Civilisation de l'amour ?
Je me suis parfois dit que fêter nouvel an était un peu ridicule. Sans que ce soit péjoratif, je n'en voyais juste pas le sens...
Je me disais que c'était illusion que de croire en de "bonnes résolutions", en la santé que l'on se souhaite, en l'argent qui nous apporterait le bonheur... S'embrasser et se souhaiter plein de bonnes choses, avant de retourner à notre petit quotidien, rempli de nos petites habitudes, sans rien changer à nos petites vies, en oubliant bien vite le bilan de l'année qui vient de s'écouler et qui n'est pas glorieux (mais après tout, le suivant ne le sera pas non plus...), etc...
Et puis, je me suis dit que, penser ça, c'était être rabat-joie.
Déjà, parce que ça ne fait pas de mal de s'embrasser et de se souhaiter plein de bonnes choses !
Et puis, parce qu'au final, on a parfois besoin d'un nouveau départ, d'une relancée pour pouvoir repartir d'un bon pied, d'abandonner le train après lequel on court en s'épuisant, pour s'arrêter un instant et simplement prendre le suivant. Alors là aussi, c'est peut être (sans doute?) illusoire, mais après tout, qu'importe? Si on en a besoin, si on a besoin d'y croire, d'y croire un peu,... pourquoi ne pas le faire, pourquoi ne pas le faire ensemble, le fêter ensemble, le danser ensemble, le rêver ensemble, l'inventer ensemble, ce nouveau départ !
J'ai lu un article rendant hommage à Jean-Marie Pelt, parti il n'y a pas deux semaines. Il pensait que "le moment semble venu de faire une pause, de refroidir la machine à consommer, de nous remettre à l'écoute de la nature et des grandes traditions philosophiques et spirituelles de l'humanité. Bref, de passer de la civilisation de l'argent roi à celle que l'on qualifiera peut être un jour de la civilisation de l'amour."
Si 2016 pouvait se voir teintée de fraternité, de tolérance et de respect des uns envers les autres, si 2016 pouvait voir se construire un monde de paix, plus juste et plus équitable, où l'argent aurait moins d'importance que le sourire du voisin, si 2016 pouvait voir le monde se colorer d'échanges et de partages, un monde où l'on "s'accrocherait des oreilles au coeur pour que l'on puisse enfin s'entendre", si 2016 pouvait bannir jalousie, cupidité, hypocrisie, si 2016 pouvait enfin faire rentrer dans la tête des Hommes que sur Terre il n'y a pas qu'eux mais aussi et avant tout la Terre elle-même qui nous nourrit, si 2016 pouvait glisser un peu d'harmonie dans tout ça, si 2016 pouvait faire rapprocher cette douce utopie de la réalité...
Avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille, dit on... Sauf qu'on n'a pas besoin de mettre Paris en bouteille... Le reste, si.
PS : Une pointe de musique ? Je ne suis pas une critique, mais voici une simplie proposition d'écoute et de moment d'évasion. Une belle double-découverte de 2015, je suis allée à un concert du Nancy Jazz Pulsations (qui garde encore de belles surprises) en compagnie de mon petit Papa, et nous avons eu droit à un concert tout coloré de messages de joie, d'amour et de paix. La salle Poirel était belle ce soir là... Blick Bassy en première partie, Faada Freddy en deuxième. Blick Bassy explore pas mal de styles différents pour chacune de ses chansons. Sur scène, il était plutôt puissant, il n'y a qu'à écouter sa voix, et se laisser porter par l'accompagnement au violoncelle et au trombone à coulisse. Pour Faada Freddy, si vous avez l'occasion de voir ce groupe en vrai de vrai, ça vaut le coup, vous n'empêcherez pas vos pieds de battre la cadence, vos mains de frapper leur entrain, et votre coeur de danser. Car en plus, on en ressort tout ravigorés d'espoir !
"On est tous une famille, la famille de l' HUMANITE !" Faada Freddy, NJP 2015