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Kiné pas d'ici, mais bien là...
22 octobre 2014

Panpan et pinpin...

 

Je vous prie de m’excuser, vous lecteurs, amis, famille, qui n’avez rien demandé de ces mots nauséabonds, mais… crotte de bique ! Voilà, j’ai bien compris qu’en Lozère, il y a moultes forêts, et donc moults animaux, dont moults nuisibles, petits et grands, ce qui représente moults gibiers, petits et grands, et que donc, les chasseurs prennent ici leur rôle très à cœur (petit et grand ?). Mais,… ce que je n’ai pas compris, c’est pourquoi ils ont le droit de chasser tous les mercredis et tous les samedis et tous les dimanches (et je sais plus quel jour encore !), en cette période de chasse. Quand est-ce qu’on se balade innocemment et en sécurité, dans tout ça ? Voilà. Ca faisait un bout de temps que j’avais une idée de rando en tête. C’est donc gaiement que j’ai pris la route dimanche en début d’après-midi, chaussures et sac à dos prêts. C’était pas bien loin de Mende, seulement quelques kilomètres. Mais assez pour qu’en arrivant et découvrant tous ces gugus vêtus d’orange pétant, fusils à l’épaule, casquettes enfoncées sur leurs têtes peu aimables, je me sente brutalement ronchonchon ! Vu le nombre qu’ils étaient, en bord de forêt, ce n’était même pas la peine d’imaginer entrer d’un mètre sous les arbres, et ce même en marchant en chantant à tue-tête (pour le plus grand malheur des oiseaux et des lapins…), et/ou vêtue d’un gilet jaune de voiture, que nenni ! allons plutôt rebroussailler chemin, et laissons-les à leurs fusillades. Les collègues et des patients m’ont assez prévenue, en me racontant des histoires à faire dresser des poils sur le crâne d’un chauve…

 

 

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Je suis donc repartie, en compagnie de ma petite voiture… de l’autre côté de Mende, direction le causse de Mende. Encore une fois, j’ai fait hurler Gogo (ma petite voiture), tout le long d’une montée à 12% sur plusieurs kilomètres qu’elle peinait à grimper, même en deuxième… Mais ça valait le coup ! Pour elle, je sais pas,… mais pour moi, si ! Je vous raconte…

 

 

 

 

 

 

On m’avait déjà dit « Il y a plein de balades à faire, sur le causse. Avec plein d’explications, à la croix, à l’ermitage, aux vieux villages, aux jeux d’enfants,… Vous verrez, il y a à faire ! ». J’y étais déjà allée, mais revenue bredouille d’une balade, balade qui était sensée me mener à un vieux village justement. Et puis cette fois, je suis partie en direction de l’Ermitage. Poussant la lourde porte métallique, se retrouver de l’autre côté, à l’intérieur de la cour, entourée de falaises, d’une grotte, d’une chapelle, d’une vieille habitation, et d’ouvertures sombres dans les parois calcaires desquelles je ne me suis pas approchée... Et avancer silencieusement. Plus de bruits d’oiseaux. Plus de bruit tout court, à part le lointain (mais non moins rassurant) brouhaha de la circulation de la ville, loin en contrebas. Avancer en ce lieu si empreint d’histoire. Sans la connaitre très bien, son histoire, d’ailleurs. Mais en avoir la chair de poule quand même. Et puis, remarquer soudain qu’il ne fait pas si chaud que ça, en fait. Même si ça fait 10 minutes que je marche pour arriver ici. La chair de poule, donc. Repartir en refermant bien la lourde porte métallique. Combien de temps y suis-je restée ? Aucune idée. Combien de fois me suis-je retournée ensuite ? Aucune idée.

 

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Me revoilà aux côtés de Gogo. A chercher désespérément un panneau m’indiquant une quelconque direction pour une quelconque balade. En voilà un ! Celui du parcours de santé. Bon, pourquoi pas. On m’a dit qu’il était bien. Même s’il a l’air court, allons-y ! (Ce sera toujours mieux que de se prendre une balle dans la patte ou le flanc…) Quelle bonne idée… pour le premier kilomètre peut-être. Mais soudain, un carrefour, quatre directions, et aucun panneau. Bon. On va prendre le chemin le plus à droite, histoire de s’en souvenir si on venait à rebrousser chemin. Nouveau carrefour, et à nouveau, trois directions, et à nouveau, aucun panneau. Allez, on continue à droite. Tiens, ce sentier mène à celui du milieu. On finit donc par prendre celui de gauche. Et atterrir à un nouveau carrefour. Sans panneau. Avec à chaque fois beaucoup trop de directions pour mon petit cerveau de gruyère qui n’a jamais très bien saisi comment fonctionnait ce qu’on appelle le sens de l’orientation… ni la mémoire. Ah oui, d’ailleurs, j’ai oublié de vous dire qu’en fait, j’avançais dans une forêt de pins. Des pins et des pins à perte de vue. Quelques feuillus, quelques mousses, par-ci, par-là, mais rien de vraiment marquant qui aurait pu permettre de se repérer. Et il n’y a rien de plus ressemblant à un pin, qu’un autre pin. Arriva ce qui devait arriver… Bon, je ne m’inquiétais pas trop. Même si les lozériens sont plutôt casaniers les dimanches (les rues de Mende sont vides…), sur le causse s’éparpillent volontiers des familles, entre toutes ces installations de tobogans, et de tourniquets, et de balançoires, et de tables de pique-nique,… Je me disais que je finirai bien par tomber sur l’une d’elles… Je me suis retrouvée sur un sentier un peu différent de celui du départ, un peu plus herbeux, et moins épineux... Et mon regard s’est accroché à une toute petite balise, sur un tronc de pin en bord de sentier. Pas grand-chose, un truc de sentier de VTT il me semble, à moitié effacé, mais je n’y connais rien. Je me suis rassurée en me disant qu’au moins, ce sentier-ci était balisé, et qu’il devait bien mener… quelque part. Je l’ai donc suivi, n’osant sortir mon portable de ma poche de peur de me rendre compte qu’on ne captait pas si, à tout hasard, ce sentier mettait trop de temps à mener finalement à ce quelque part inconnu. Parce que bon, des familles, j’en avais pas encore recroisées depuis le début de mon escapade, et je n’entendais rien à part des petits insectes, des oiseaux et des pics verts (je sais que les pics verts sont des oiseaux, mais c’est les seuls que j’arrive à peu près à reconnaitre…). Pendant que je marchais, je réfléchissais (je n’avais pas grand-chose d’autre à faire, vu le paysage peu changeant aux alentours…), et repensais à un film vu il n’y a pas longtemps. Pour ceux qui connaissent : « Les combattants », et disons que je n’avais pas très très très envie de me retrouver dans la même situation que ces deux jeunes gens. Bon, il y a aussi tout un tas d’autres films auxquels j’aurais pu penser, marchant seule « égarée » dans une forêt après avoir rendu visite à un ermitage, mais il faisait encore jour, et j’ai stoppé là tout élan mélo-dramatique-psychotique-épouvantesque-horrifiant. J’ai donc regardé les pins. Et à un moment, j’ai entendu des voix (humaines !) ! Quelque part. Scrutant entre les pins, impossible d’apercevoir autre chose que ces troncs gris. Et puis finalement, si, un tee-shirt rouge. Qui bougeait. Vite. Une tête qui en dépassait, surmontée d’un casque. Et devant, un tee-shirt blanc, plus petit, plus bas. Là aussi, qui bougeait, vite, avec une tête aussi qui en dépassait, plus petite, surmontée également d’un casque, plus petit. « Vas-y, vas-y, pédale, je te suis, ne t’inquiète pas ! » Aaaaaaah, chouette ! Moi non plus, je ne m’inquiète plus ! Vite, vite, je m’élance, abandonnant ce sentier, coupant à travers pins, vite vite parce qu’eux vont plus vite, avec leurs casques et leurs pédales… et j’atterris finalement sur un autre sentier. Différent. Non plus épineux. Non plus herbeux. Mais caillouteux. Un vrai chemin. Large. Balisé. Bordé de pins... Déjà, mes deux petits cyclistes sont loin. Ce n’est pas bien grave. Je les remercie silencieusement, et je décide de faire confiance à mon sens de l’orientation de gruyère, pour une fois, en prenant vers la gauche. Et peu de temps après, je retombe sur le chemin que j’avais parcouru la dernière fois déjà, la fois où j’en étais revenue bredouille. Bon, au moins, je savais où j’étais, et même si refaire ce chemin sans intérêt ne m’enchantait pas des masses, j’allais bientôt retrouver Gogo.

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Chose faite, me voilà à nouveau au point de départ. Et… j’ai enfin trouvé le panneau que je cherchais ! Hésitation : je me réfugie à la maison, ou bien je fais ce pour quoi j’étais venue jusque là… Bon, allez, je vais quand même faire une vraie balade ! Le choix s’est porté sur le sentier dit « le plus délassant » de ceux proposés. Plus pour sa durée que pour son qualificatif, parce que les autres m’auraient tentée aussi (mais avec tout ça, il était bien plus tard que l’heure à laquelle j’avais prévu de partir initialement…). Et puis, quoique, après ces émotions, je ne disais pas non à un truc « délassant ». Parce que, faut le dire, le soulagement de me sortir de là fut d’assez courte durée, car mêlé à une certaine frustration elle-même nourrie de celle des autres fois… C’est donc encore une fois ronchonchon ronchi roncha, que je me suis lancée dans cette balade-ci. Oui, il y a des fois, comme ça, je râle… (Pas que des fois ? C’est une autre histoire… ;) ). En plus, c’était que des pins, encore une fois ! Pour le début. Et puis, petit à petit, au fil des pas, au fil des kilomètres, je me sentais mieux, de moins en moins grognon. Et puis, les pins, perlinpinpin, ça sent tellement bon… Au final, cette balade n’était pas si mal. J’ai pas vu de paysages grandioses, mais ça m’a fait du bien quand même. Peut-être bien « délassante », effectivement, bien que je ne saurais expliquer pourquoi ni comment… Un point d’intérêt de cette balade, c’est le vieux village de Gerbal qu’elle permet de voir. Je dis plus volontiers vieux village, que village mort, je trouve ça moins glauque, mais ce sont effectivement des ruines. Je me demande comment vivait la dernière personne qui a habité ici, alors que tous partaient pour ailleurs (en 1905)… Ca laisse pensif, et donne matière à réfléchir, divaguer, imaginer…

 

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  • Chaussures chaussées, rien de fixé encore, commencer par des remplacements. Des portes à ouvrir, à entrouvrir, et des chemins à parcourir… Bonne route à chacun ! A., qui n'est pas d’ici mais bien là...
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