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Kiné pas d'ici, mais bien là...
6 mai 2017

"Ami, ne lui ouvre pas ta porte..."

 

 Petite, il m'arrivait d'entendre la chanson "La bête est revenue" de Pierre Perret. Et il m'est même arrivé de me mettre à la chanter en pleine rue, petite. Et on me disait que ce n'était pas trop trop trop une chanson à chanter comme ça, en pleine rue, à plein poumons, encore moins par une petite fille... Je ne comprenais alors pas encore les paroles. Dans ma petite tête d'enfant, j'imaginais une bête énorme, sale et toute poilue, avec des yeux jaunes, avec des dents, des dents pointues, des dents longues... Et je reprenais de plus belle "Méfie toiii, la bête est revenuuue", comme cri de guerre, comme cri de rassemblement, comme pour inciter tous ceux que je croisais à se préparer à devoir se défendre contre un monstre aux yeux jaunes et aux dents longues... Mais je le faisais avec le sourire, comme un jeu. Parce qu'après tout, une telle bête ne pouvait pas exister. Et puis, on savait se défendre contre les bêtes. Et parfois, je souriais moins, parce que j'avais un peu peur quand même. De la bête. Et si elle existait quand même ? Et s'il fallait un jour vraiment dire aux gens de se méfier du retour de la bête ? Parfois, je souriais moins, parce que si je ne comprenais pas les paroles, j'entendais le ton grave de la chanson. Et j'entendais aussi l'entrain de la musique. Alors debout, tous ensemble, ça marcherait, on y arriverait ! Et puis, c'était comme un jeu... Ouh la vilaine bête aux yeux jaunes, aux dents longues, toute poilue, et sale...

 

Depuis, je ne chante plus cette chanson en pleine rue, à plein poumons. Depuis, j'ai compris les paroles. Depuis, je sais que ce n'est pas un jeu. Depuis, j'ai peur, pour de vrai. Parce que la bête a un nouveau visage, plus vrai que celui que je m'imaginais enfant. J'ai peur, pour de vrai, qu'on oublie ces paroles, que ces paroles ne parlent plus. Qu'on n'arrive plus à chanter, ni cette chanson ni une autre. Qu'on n'arrive plus à se rassembler. Qu'on oublie l'Histoire. Que la bête (re)vienne. Peur de ce que cette bête aux dents longues pourrait faire...

 

 

Mais je n'ai pas envie de juste lui fermer la porte. Je veux aussi la combattre.

 

 

Je termine avec une citation du mouvement Colibris :

"Plus que jamais, nous devons persister à faire notre part à notre échelle, si minime nous semble-t-elle, à inspirer les acteurs de la société civile, à rester en lien et à nous soutenir là où nous œuvrons pour plus de respect de la Terre et de l’Humain, dans la bienveillance et l’ouverture du cœur ; c’est là que demeure notre force d’action."

 

 

 

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  • Chaussures chaussées, rien de fixé encore, commencer par des remplacements. Des portes à ouvrir, à entrouvrir, et des chemins à parcourir… Bonne route à chacun ! A., qui n'est pas d’ici mais bien là...
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